LIVE radio interview with Dorish Chitson

LIVE radio interview on “l’education tertiaire a l’etranger”

Sunday, 24 July 2016 23:34 OVEC

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Septembre c’est la grande rentrée universitaire à l’étranger. Ils sont environ 4 000 Mauriciens à vouloir décrocher un diplôme, une licence ou un master. Certains n’arrivent pas à aller jusqu’au bout de leurs études. L’émission Talk of the Town a réuni, Doris Chitson, agent recruteur, directrice de Overseas Education Centre (OVEC), Yash Doomun, directeur du développement et des opérations à la Paris Star Business School et Rico Aukbar, directeur de l’éducation tertiaire au ministère de l’Enseignement supérieur.

> Qu’est-ce qui motive un étudiant mauricien qui décide de poursuivre des études à l’étranger ?

D. Chitson : Les Mauriciens vont étudier à l’étranger pour avoir l’expérience de vivre et étudier dans un environnement autre que Maurice et également pour avoir une opportunité d’emploi.

> Quels sont les critères du ministère pour permettre un agent recruteur d’opérer à Maurice ?

R. Aukbar : Suite à des événements malheureux, une loi a vu le jour en 2006 pour réglementer ce secteur. Il nous faut veiller à ce que cet agent soit crédible, que les cours qu’il propose soient corrects, qu’il offre bien les options possibles de ce pays, qu’il représente les institutions reconnues, entre autres.

> Comment faire pour être sûr que cet agent est fiable, doit-on exiger la présentation de ses papiers ?

R. Aukbar : Les intéressés peuvent consulter le site web du ministère www.tertiaryeducation.gov.mu “www.tertiaryeducation.gov.mu. Ce site donne la liste des agents recruteurs reconnus à Maurice. Nous encourageons tous les étudiants à vérifier que la personne et les cours sont accrédités par le ministère.

> Quelle est, selon vous, la réputation des étudiants mauriciens à Paris ?

Y. Doomun : Les Mauriciens bénéficient d’une bonne réputation. Jusqu’à présent, il n’y a eu que les établissements publics qui les ont accueillis. Les règles sont très strictes. Les étudiants en France ont des objectifs très précis. Notre rôle est d’assurer que l’intention des étudiants va dans le sens des études.

> Beaucoup de Mauriciens ne réalisent pas qu’en faisant des abus dans certains pays, ils ferment la porte aux autres étudiants mauriciens qui viennent derrière eux, est-ce qu’il y a cette inconscience ?

D. Chitson : C’est vrai qu’il y a eu des abus à trois niveaux : les pseudo-étudiants qui partent sans préparation ; les agents recruteurs sans scrupule qui arnaquent les jeunes, mais le ministère sévit actuellement ; il y avait également une prolifération des bogus universités. Maurice est sur la liste noire pour certains pays et maintenant les ambassades vérifient avant d’accorder les visas.

>Est-ce que les agents recruteurs sont nécessaires pour filtrer les imposteurs ?

R.Aukbar : Le ministère de l’Éducation est un facilitateur et les agents recruteurs le sont également. Nous ne disons pas que tous les agents sont mauvais, la majorité qui travaille avec le ministère est crédible.

> Vous allez bientôt recruter des étudiants pour votre école. Comment allez-vous procéder ?

Y. Doomun : Dans un premier temps, nous allons interviewer l’étudiant pour bien cerner ses intentions. Il faut aussi voir s’il a les fonds nécessaires pour suivre le cours. Nous allons nous renseigner sur l’étudiant auprès de l’agent recruteur, puisque ce dernier passe par eux pour venir chez nous. À ce sujet, nous allons former nos agents sur les profils des étudiants que nous voulons.

> Dans les années quatre-vingt-dix, il y a eu une migration massive sous le couvert de nursing  courses pour ensuite entrer et émigrer en Irlande. Quelle est la situation aujourd’hui ?

D. Chitson : Auparavant l’Irlande n’avait pas besoin de visa et beaucoup sont parties sous le couvert des études. Lorsque les autorités de ce pays ont réalisé cela, plusieurs de ces institutions ont été interdites d’opération. Aujourd’hui, le gouvernement irlandais exige un visa qui est difficile à obtenir. Le financement voulu, produire des fiches de paie des parents sont des éléments indispensables pour étudier dans ce pays.

> Comment le Mauricien pourrait reconnaître une institution crédible ?

R.Aukbar : Si quelqu’un est dans le doute, nous l’invitons à faire une requête auprès de la Tertiary Education Commission (TEC) pour vérifier la crédibilité de l’institution et les cours qu’elle dispense. La TEC a ses réseaux bien définis quand elle a des doutes, elle peut interroger le gouvernement concerné.

> Est-ce que votre institution est reconnue par le gouvernement français ?

Y. Doomun : Évidemment ! Les consulats et les ambassades mauriciens procèdent eux aussi à des vérifications avant de livrer des visas. Les différents gouvernements mettent en place des mesures de sécurité pour qu’il n’y ait pas d’abus, comme c’était le cas dans le passé.

> Est-ce que l’agent recruteur garde contact avec les étudiants ?

D. Chitson : Nous sommes toujours en contact avec les parents et les étudiants. Au moindre problème, nous intervenons. Les parents nous font confiance, parce que nous sommes en contact avec ces universités.

> Quelle est la filière la plus prisée des étudiants aujourd’hui ?

R.Aukbar : La personne doit avoir un plan de carrière et s’accorder avec les besoins du pays pour rentabiliser ses études. Il y a plusieurs moyens pour l’étudiant de connaître les besoins du pays. En visitant le site web du ministère ou de la TEC, il aura une liste de filières prioritaires. Se basant dessus, il aura une idée. Il serait souhaitable de vérifier aussi les cours qui sont disponibles dans les universités mauriciennes.

D.Chitson : La médecine a toujours été populaire, mais le problème c’est le coût. Plusieurs vont en Chine à cause du prix, qui est environ Rs 225 000 par an. Les études se font en anglais. Au bout de cinq années d’études, ils finissent par maîtriser le mandarin et la 6e année, ils peuvent discuter avec les patients. Être ingénieur intéresse également les étudiants. Lorsque je discute avec les étudiants, je découvre ce qu’ils veulent faire, et je ne les force pas à entrer dans une filière qu’il ne veut pas. Il ne faut pas non plus, oublier le critère financier.

Y. Doomun : À l’école, nous visons essentiellement les gens qui veulent faire les affaires à l’étranger. Les personnes qui viennent chez nous sortiront après quelques années avec un Master in International business. Ils auront des stages à l’étranger. Ce que je veux dire aux Mauriciens, c’est qu’ils peuvent ouvrir leurs propres entreprises soit sur l’île Maurice, soit à l’étranger et ne pas travailler pour les autres.

> Qu’en est-il des bourses offertes par les universités étrangères ?

D. Chitson : Je suis émerveillé par les étudiants mauriciens qui sont pour la plupart brilliants. Presque chaque année, nous avons des étudiants avec de bons résultats et qui se classent après les lauréats. C’est dommage qu’ils ne puissent accéder à des études faite d’argent. Cela dit, nous recherchons des bourses pour ces étudiants dans différentes institutions avec qui nous travaillons.

> Est-ce que cela coûte cher d’étudier à l’étranger ?

D. Chitson : En Amérique elles coûtent Rs 1,2 m, en Australie environ Rs 1 m, en Angleterre Rs 850 000 à Rs 900 000 par an, en Malaisie-Singapour Rs 300 000 à Rs 350 000 par an, en Inde ou en Chine les études coûtent jusqu’à Rs 125 000 par an. Les études en médecine en Chine tournent autour des Rs 225 000 par an.

Y. Doomun : Notre école est une école privée et nos frais tournent autour de 3 200 euros par an jusqu’à 12 000 euros ; pour un MBA, dépendant du niveau d’études, il y a des frais de 4 000 à 5 000 euros à encourir annuellement. Concernant le coût de la vie, un étudiant peut s’en sortir avec 500 euros par mois.